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Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons

Posté : 15 janv. 2015, 17:46
par rigolissimo
jyb a écrit :
rigolissimo a écrit :
jyb a écrit :Voyez ce qui s'est passé, par exemple, autour de l'imprimerie à Dammartin en Goële, où s'étaient retranchés deux terroristes : large zone d'interdiction, journalistes tenus à l'écart, policiers et gendarmes se protégeant de gilets pare-balles pour ceux qui sont aux premières loges, et évacuation dans des conditions difficiles des écoles et bâtiments proches. Normal, logique, et il n'y a pas besoin d'être militaire ou d'avoir vécu ça pour le savoir.
Êtes-vous sûr que c'était la procédure en 1940 ? (Il n'y avait pas de gillet pare-balles ou si peu, pas de GIGN, pas de RAID, etc.)
Je parle globalement du comportement humain qui veut que, quand ça tire à tout va, les gens se mettent à l'abri pour ne pas être tués.
D'accord, mais bon il y a toujours des exceptions et des intrépides. En 1914, les soldats fonçaient à découvert sous la mitraille... avant de s'enterrer dans les tranchées pour ne plus foncer que de temps en temps sous la mitraille. Moins les Allemands que les Alliés au passage.

Mais je parlais des larges zones d'interdiction, etc. Je pense que c'est une procédure moderne, je pense que les gens se cacheraient naturellement (derrière un parapet, chez eux), mais ne s'éloigneraient pas naturellement autant (d'où la nécessité d'avoir des policiers qui excluent les curieux, les riverains, les repoussent loin.) Toute cette procédure me fait penser à une prudence toute moderne.

Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons

Posté : 15 janv. 2015, 19:47
par Rob1
On peut être inconscient aux premières expériences mais ca ne dure pas longtemps. Soit on meurt vite, soit on s'adapte vite.

Il me semble évident que les gens sont conscients (ou le deviennent vite) que les armes peuvent tuer très loin et que s'en tenir à distance est une bonne idée. Au hasard : pourquoi n'y a-t-il aucun film des combats en première ligne pendant les guerres mondiales ? Même en seconde ligne, c'est très rare (je me souviens par exemple d'images dans Paris-brûle-t-il qui semblent tirées d'archives vu leur qualité : on voit un camion brûler et des ombres bouger... de très loin).

Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons

Posté : 17 janv. 2015, 12:08
par jyb
rigolissimo a écrit :D'accord, mais bon il y a toujours des exceptions et des intrépides. En 1914, les soldats fonçaient à découvert sous la mitraille... avant de s'enterrer dans les tranchées pour ne plus foncer que de temps en temps sous la mitraille.
On leur donnait l'ordre de foncer, ce sont des soldats avec une mission précise et offensive, et ils étaient armés. Rien à voir avec la scène du pont dans Le Bâton de Plutarque.
rigolissimo a écrit :Mais je parlais des larges zones d'interdiction, etc. Je pense que c'est une procédure moderne, je pense que les gens se cacheraient naturellement (derrière un parapet, chez eux), mais ne s'éloigneraient pas naturellement autant (d'où la nécessité d'avoir des policiers qui excluent les curieux, les riverains, les repoussent loin.) Toute cette procédure me fait penser à une prudence toute moderne.
Il n'est pas question de procédure, il est question d'instinct de survie. Quand ça tire à tout va, on se planque, réflexe humain et normal.
Prenons un cas précis, évoqué par Rob1 : 1944 (comme dans la BD Le Bâton de Plutarque), contre les Allemands (idem) dans une capitale européenne (idem), avec la libération de Paris en août :
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La légende de la photo dit que ce sont les Invalides qui sont sous le feu des armes. On voit que c'est relativement loin. Pourtant, les civils se planquent. On voit aussi qu'ils sont sur un semblant de pont.
Cas isolé ? Je choisis exprès mes images ? Voici une autre scène, un autre lieu, toujours pendant la libération de Paris :
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Deux cas isolés, je choisis toujours exprès mes images ? Autre image, mêmes circonstances :
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Ce n'est pas flagrant parce que c'est la libération de Paris ? Prenons autre chose, la guerre d'Espagne, en 1936-38 :
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Pas encore assez flagrant parce qu'il n'y a pas de civils sur la photo ? (normal qu'il n'y ait pas de civils sur la photo ! Contrairement à la scène du pont dans Le Bâton de Plutarque, ils se sont barrés depuis longtemps !). Prenons plus près de nous, la guerre en ex-Yougoslavie, à Sarajevo (donc, début des années 90) :
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Des images comme ça, j'en ai des palanquées à votre service. Et je rappelle la photo de la passerelle à Anvers en 1944.
Résumé : quand ça tire, quand on est civils ou même soldats, on se met aux abris, on baisse la tête, on se couche par terre, on se planque derrière n'importe quel obstacle : parapet de pont, arbre, voiture, etc. Il n'est pas question de procédure, de jouer au héros (sauf si on a une mission et des armes, ce qui n'est pas le cas de la scène du pont dans Le Bâton de Plutarque). Rob1 l'a bien dit aussi dans le post précédent, et c'est curieux que de fameux auteurs de BD ne sachent pas tout ça - ou alors il aurait fallu qu'ils situent leur histoire dans une rêverie, ailleurs et hors du temps.

Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons

Posté : 18 janv. 2015, 11:13
par rigolissimo
jyb a écrit :
rigolissimo a écrit :D'accord, mais bon il y a toujours des exceptions et des intrépides. En 1914, les soldats fonçaient à découvert sous la mitraille... avant de s'enterrer dans les tranchées pour ne plus foncer que de temps en temps sous la mitraille.
On leur donnait l'ordre de foncer, ce sont des soldats avec une mission précise et offensive, et ils étaient armés. Rien à voir avec la scène du pont dans Le Bâton de Plutarque.
Bon, d'accord, je croyais qu'il y avait des militaires sur le pont dans le Bâton de Plutarque. Mais bon j'ai trop la flemme pour aller vérifier. Il y a toujours des trompe-la-mort, et même parfois désarmés ;-)

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jyb a écrit :
rigolissimo a écrit :Mais je parlais des larges zones d'interdiction, etc. Je pense que c'est une procédure moderne, je pense que les gens se cacheraient naturellement (derrière un parapet, chez eux), mais ne s'éloigneraient pas naturellement autant (d'où la nécessité d'avoir des policiers qui excluent les curieux, les riverains, les repoussent loin.) Toute cette procédure me fait penser à une prudence toute moderne.
Il n'est pas question de procédure, il est question d'instinct de survie.
Oui, oui, je sais, c'est évident. Mais vous parliez de Dommartin et des *mesures* prises, décidées.

Maintenant, je pense que des gens prenaient plus de risques à l'époque (l'instinct n'est pas toujours suffisant) et c'est pourquoi on prend aujourd'hui plus de mesures pour écarter les curieux et les éloigner (parce qu'il y a des gens téméraires ou peu conscients).

Même journée, autre lieu dans Paris, même fumée, ici toute proche : des curieux dans la rue. Difficile de savoir si tous les combats sont finis, plus de tireurs allemands embusqués ? Personne au milieu du carrefour, mais pas mal de gens sans arme qui regardent des côtés du croisement.

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Paris, Août 1944, avenue de l'Opéra, des échauffourées près de la Kommandantur siège de l'administration militaire allemande, témoignent de l'âpre lutte entre l'armée d'occupation, la milice et les résistants FFI résolus à libérer Paris...

Je mets fin à cette discussion pour ma part.

Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons

Posté : 29 janv. 2015, 11:21
par Will
Juste pour démontrer que tout le monde ne réagit pas du même façon à une attaque d'un Horten :

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:geek: :geek: :geek:

Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons

Posté : 29 janv. 2015, 13:11
par archibald
En réalité , la photo que tu nous montres , Will a été prise à la fin de la bataille aérienne , juste après atterrissage du parachute du capitaine Blake ! :roll:
1501291121399325212915354.jpg

Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons

Posté : 29 janv. 2015, 13:56
par gadjo
:lol: :lol: :lol:

Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons

Posté : 29 janv. 2015, 14:22
par Will
:lol: :lol: :lol:

Génial , Sir Archibald !!!

Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons

Posté : 30 janv. 2015, 09:16
par Park Lane
:lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
Je suppose que ce sont des aviatrices rescapées des appareils que la magistrale intervention de Blake a permis de sauver en partie ? J'admire la célérité avec laquelle elles ont replié leurs parachutes afin de courir fêter leur héros !

:idea:

Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons

Posté : 19 févr. 2015, 16:36
par Mr Smith
Pour abonder dans le sens de JYB, je rappellerai que l'Angleterre - et a fortiori Londres -disposait (déjà depuis la 1ère Guerre Mondiale) de toute une organisation de Civil Defense, regroupant plusieurs branches comme l'Air Raid Precautions, (équivalent chez nous de la "Défense Passive") pour prévenir et combattre les effets des bombardements allemands, avec des effectifs conséquents (femmes comprises).

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Autant dire qu'en cas d'alerte aérienne comme dans la - grotesque - séquence en question du B. de P., il ne manquait pas de personnel (et d'abris dédiés) ayant autorité pour faire évacuer les zones dangereuses, et ce, à l'avance :!: :roll:

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De la part du scénariste, cela traduit une méconnaissance du contexte guerrier qu'il prétend dépeindre avec précision...d'où une perte de crédibilité flagrante :-?
Mais s'il n'y avait que ce seul défaut dans l'album...hélas ! :|

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Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons

Posté : 20 févr. 2015, 16:34
par Kronos
Que rajouter de plus à ce qui est dit ???

Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons

Posté : 23 févr. 2015, 12:49
par Will
Kronos a écrit :Que rajouter de plus à ce qui est dit ???
Au lieu de théoriser sur ce qui aurait du passer , on pourrait renvoyer à ce qui s'est vraiment passé . Des témoignages authentiques : erca

:chap: à Sente et Juillard .

Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons

Posté : 16 août 2015, 21:19
par Kronos
Mea culpa
je dois battre ma coulpe, une fois n'est pas coutume, et je n'ai pas honte de l'avouer

Lors de la prépub, je n'avais pas été le dernier à soulever le fait que, autant Blake et que Mortimer, tout en étant sur tous les fronts, arrivaient à faire ce qu'ils faisaient, sans prendre une minute de sommeil pendant plus de 48heures...
Vu comme cela, cela semblait tout de même un peu "exagéré"
Et puis, je suis tombé sur des documents du Imperial War Museum, dans lesquels il est clairement explicité que les aviateurs de la RAF recouraient régulièrement à l'absorption de drogues "illicites" afin de pouvoir tenir le coup et assurer coûte que coûe la mission qui était la leur : la défense du ciel et du sol anglais
Cet usage, plus ou moins modéré, leur permettait ainsi de rester sur le pied de guerre jusqu'à plus de 3 jours d'affilée
L'histoire ne dit pas comment ils en sortaient ou bout de ces 3 jours...
Quoiqu'il en soit, à la lumière de ces documents, il apparaît bien possible que notre cher Blake ait pu faire tout ce qu'il fait, s'il a effectivement usé de telles substances...
Dont acte !