La machination Voronov

Scénariste : Yves Sente

Dessinateur : André Juillard

Résumé de l’ album :

Comme tout  bon roman d‘espionnage ,la Machination Voronov est difficile à résumer en peu de mots.

Cette histoire débute le 16 janvier (1957) au cosmodrome de Baïkonour. Tout est prêt pour le décollage d’une fusée vers l’espace. Une vive discussion oppose le Général Oufa, responsable du programme spatial, et le professeur Piotr Ilioutchine,  dirigeant l’équipe Scientifique. L’URSS a, à ce moment là, une petite avance sur les USA, qu’elle tient à conserver et c’est contre l’avis du professeur Ilioutchine et sur ordre du Kremlin que cette fusée décolle.

Malheureusement, la fusée est déviée de son vol par une pluie de météorites et la tête de la fusée revient vers la terre, porteuse d’une mystérieuse bactérie. La première équipe chargée de récupérer la fusée meurt de manière inexplicable.  Les corps sont envoyés à la clinique du KGB de la base, dirigée par le docteur Voronov.

Voronov charge son assistante, Nastasia Wardynska, de découvrir la cause du décès des membres de l’équipe de récupération. Elle découvre l’existence, aibsi que ses effets,  d’une bactérie inconnue sur terre: la bactérie Z.
Le docteur Voronov est un homme irascible et ambitieux. Il désire par-dessus tout revenir à un régime Stalinien pour son pays. Il voit en cette bactérie un moyen d’arriver à son but.

Nastasia Wardynska, qui est également un agent du MI6, prévient son supérieur, le Major William Steele de la menace bactérienne  potentielle de l’autre coté du rideau de fer.

Steele convoque son homologue du MI5, le capitaine Francis Blake  pour lui faire part de la situation. Il lui fait part de son inquiétude quant aux décès mystérieux de  plusieurs hauts dignitaires russes . Serait-ce l’œuvre des services secrets américains.
Nastasia dans son dernier message, a annoncé son intention de s’emparer d’un échantillon de la bactérie Z pour la faire parvenir à Londres.

Le vol à lieu un peu plus tard et Nastasia fait parvenir un tube à essai contenant la précieuse bactérie à son contact à Moscou, Sergueï Pouskachoï. Malheureusement Voronov  se rend compte un peu plus tard de la trahison de Nastasia.
Elle est arrêtée et transférée au bon soin du général Orloff à la Loubianca, siège du KGB à Moscou.  Le colonel Ilkor, (serait-ce un anagramme ?), un adjoint de Voronov et du général Orloff fait échouer une tentative de transfert de la bactérie de Pouskachoï aux services secrets britanniques, sans toutefois réussir à récupérer l’échantillon.
Blake demande à Steele de l’envoyer à Moscou pour tenter de récupérer Nastasia, dont il se sent responsable car c’est lui qui l’a recrutée et apporter son aide pour le transfert de la bactérie.  Pour cela, il lui faut une couverture. Le professeur Mortimer, invité  à Moscou pour participer à un congrès scientifique, la lui fournira.
Nos deux héros vont donc partir en Union Soviétique  où ils vont en découdre avec le KGB, mais surtout avec le machiavélique docteur Voronov.
C’est lui, en effet,  qui tire les ficelles. Il a mis en place une machination pour provoquer une guerre, même si celle-ci pourrait être nucléaire, entre son pays et les États Unis, en provoquant le décès de personnalités des deux camps grâce à la bactérie Z.
Une tentative non réussie contre la reine mère, permettra au professeur Mortimer de contrecarrer la machination.

La machination Voronov se situe au début de la compétition que les USA et l’URSS se sont livrée sans le domaine astronautique, qui fut appelée la course à l’espace, en pleine guerre froide. Le but était de montrer la supériorité de l’un des deux états dans le domaine scientifique.
C’est la première fois que l’on voit à l’œuvre le duo Yves Sente/ André Juillard, mis en place du fait de la méticulosité de Ted Benoit, et de l’arrivée tardive de son deuxième album.
Yves Sente, directeur éditorial aux éditions du Lombard, écrit un scénario résolument ancré dans le réel et dans le temps , n’hésitant pas à donner des dates, mais surtout en évoquant des événements bien précis,  comme la signature du traité Euratom , le 25 mars 1957 , la rencontre de Paul Mac Cartney et de John Lennon à Woolton, le 6 juillet et la mise en orbite du premier spoutnik , le 4 octobre.
Il utilise toute la panoplie du roman d’espionnage de cette époque: agents doubles, agents dormants, déguisements, transmission de message, mise sur écoute, échange de prisonnier. La mystérieuse bactérie Z vient bien de l’espace, mais on peut soigner la maladie qu’elle provoque par un vaccin.

André Juillard avait déjà dessiné nos héros  dans l’aventure immobile, sur un scénario de Convard, mais il s’agissait plus d’un récit illustré et non pas d’une bande dessinée et il l’avait fait d’une manière plus personnelle, sans chercher à reprendre le style Jacobsien. Nous avions eu droit également à une planche hommage et un court récit parodique dans Pilote.

La Machination Voronov est la dixième aventure et le quatorzième album de la série de bande dessinée Blake et Mortimer. C’est la deuxième fois que le scénario n’est pas de Edgar P. Jacobs, le créateur des personnages.
L’aventure fait l’objet d’une prépublication dans l’hebdomadaire Le Figaro Magazine à partir du 26 juin 1999. La date de la première édition de l’album aux Éditions Blake et Mortimer est  le 1^er Janvier 2000 .